La France est reléguée au rang d’observateur sur la scène politique internationale et n’aura bientôt plus d’influence sur la gouvernance européenne. Elle se satisfait en attendant des jours meilleurs de la place que lui abandonne le monde à cause d’une politique étrangère plus animée par l’envie de reconstruire une image que par une vision inspirée.
Encouragée par une voix d’outre atlantique, elle aboie contre d’anciens alliés. Elle fait fi d’une amitié historique, nostalgique de grands principes que distribuât le siècle des lumières. Elle ne sait plus faire valoir sa diplomatie aux empires du Milieu, encore moins à celui du pétrole. Elle brise avec la Fédération de Russie, tel un enfant gâté, ce que des siècles avaient patiemment construit. Elle renvoie de derrière le paravent européen, un message de pauvre allure, elle qui jadis avait si bien accompagné la fin du régime totalitaire soviétique.
Comment peut on refuser d’honorer la livraison d’un porte-hélicoptères Mistral à la Russie, vendre des Rafales au Proche-Orient, livrer des armes dites non létales à la rébellion syrienne et courtiser l’économie chinoise en même temps. Où donc la France a t’elle rencontré la Démocratie dans aucun des Pays qu’elle cherche à séduire. Il y a peut être dans ces apparentes contradictions de cette légendaire arrogance française ou, qui sait, une certaine rancœur s’agissant de la naturalisation russe, rapide d’un comédien français non dénué de talent. Autre hypothèse, plus franco-française. Le gouvernement français ne peut, à la fois abandonner l’économie solidaire au profit de l’économie néo-libérale et bafouer les Principes démocratiques chère à sa majorité politique bien-pensante.
De quoi accuse t’on le président russe ? Son bilan est contesté par les uns, admiré par les autres. Il fait le Buzz en France, les médias se régalent à tenter de percer le mystère savamment orchestré qui entoure cet homme adepte du secret au temps des tsars du socialisme scientifique. Il est sorti vainqueur d’un combat titanesque qui l’a opposé à sa mafia, et consacré le retour de la Russie comme véritable puissance économique. Oui mais, pour obtenir ces résultats, ses méthodes ont bafoué la Démocratie et laissé la porte grande ouverte à la critique condescendante de ceux qui en occident en ont annexé le sens. Sa réussite ne plait pas au gendarmes américains et à ses alliés qui voient d’un mauvais œil que s’affirme pour leur désavantage la suprématie d’un hypothétique nouvel ordre russe.
Les positions internationales du président russe ne sont pas du goût de la France décidément. L’annexion de la Crimée comme la défense du tyran syrien ne satisfont pas de grands principes démocratiques soutenus, toujours pour la grandeur de l’humanité et de la France. L’Ukraine, la Syrie marquent un désaccord profond entre la Russie et la France.
Cela suffit il pour expliquer, les objectifs que poursuit la France dans son opposition à la Fédération de Russie. Aucun des ces pays n’a d’intérêt à se passer d’une coopération bilatérale. On peut raisonnablement penser que la France y perd de ce qui reste de son influence sur l’Europe et que cela génère des difficultés économiques de part et d’autre.
On ne peut, par conséquent, s’empêcher d’imaginer que c’est aux forces de gauche que s’adressent les positions diplomatiques ambiguës du gouvernement français. Toutes les communautés Chrétiennes, juives, musulmanes et plus généralement, tous ceux qui ont à connaître, à souffrir de la situation au Proche-Orient peuvent trouver dans la position de la France suffisamment d’espoir, de soutient et d’engagements.
Des lors, une alliance avec la Fédération de Russie sur ce dossier aurait été probablement lourde de conséquences dans l’opinion publique. Bien que n’étant pas totalement instruit de l’incroyable complexité du conflit, le bon peuple se situe dans une logique de règlement et non de gestion partisane du dossier. Faire alliance avec les ennemis jurés (Iran) d’une communauté influente, tout en privilégiant une minorité (Chiite) d’une autre communauté également influente, n’aurait emporté la conviction d’aucune. La rumeur, première des media a la dent dure et de la mémoire. Elle ne pardonne pas à L’Iran l’affaire de l’uranium enrichi ni les prises d’otages ni même l’ingratitude de l’invité de Neauphle le Château qui mystifiât Jean Paul Sartres.
Pour faire simple, la France choisit le camp de l’Amérique et de ses alliés : Israël, Arabie Saoudite, Emirats parce qu’elle ne peut faire autrement. Elle s’éloigne du Camp de la Fédération Russe : la Chine, l’Iran, la Syrie. Elle s’assure cependant que l’on ne puisse prétendre que le président français est inféodé à la politique américaine. Ce serait en effet une bien navrante allégation.
On notera que dans la liste de pays seul l’Amérique s’adonne furieusement à la Démocratie. Là encore la main droite est capable d’ignorer ce que fait la main gauche.
Une fois sacrifiée toute explication logique force est de reconnaître l’habileté politique de nos gouvernants. En pleine crise de l’emploi, les frappes aériennes françaises, en Syrie comme précédemment au Mali, rassemblent les français autour d’un président dont les sondages disent qu’il connaît un regain d’opinions favorables.
« Il est homme prudent et sait toujours se faire un mérite des actes auxquels la nécessité l’a contraint» (tiré de Machiavel).
Brillant, et à peine terni par quelques typos qui ne font sursauter que ceux de notre génération… ainsi, il y a plusieurs gendarmes, et Jean-Sol Partre ne mérite pas un second « s »…