Solidarité bien française

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  • Publication publiée :8 février 2019
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« Dans les temps de révolution, on ne trouve d’habileté que dans la hardiesse, et de grandeur que dans l’exagération.» L’extrême droite n’a pas bien compris la leçon de Talleyrand. Elle fonde, justifie et assène des vérités qui glorifient la discrimination sociale. Comment, sans une once de programme politique, peut on réunir autant d’adhésion. Comment rend on acceptable le rejet de ceux qui n’ont plus l’heur de servir de chair à canon ou de travailler dans le rebutant ?

C’est que nous avons, peuple de France, la solidarité sélective voir évolutive. Jadis polonais, italiens puis espagnols et portugais, aujourd’hui arabes et roms, nous sommes cocardiers, en l’occurrence, parce qu’il est plus confortable de vivre dans une bulle dont sont exclus le partage et la solidarité. Cela produit cette fracture sociale, dont parlait un de nos présidents. Belle idée d’en avoir fait un programme politique. On oublie ainsi que les méchants sont aussi français depuis plusieurs générations et l’on se glorifie de beaux textes dont la portée ne dépasse jamais la plume.

Des lois bien faites, parfois incompréhensibles autrement que par ceux qui les ont rédigées sont là pour gommer les inégalités.

Le droit au logement, droit universel, remporte la palme de l’inapplicable. Non seulement nous sommes incapables de construire suffisamment de logements sociaux mais en plus, statistiques à l’appui, 95%, sont attribués à des populations françaises ou non, issues de l’immigration. Le pluralisme ne plait pas aux édiles non plus que la cohabitation aux sans abri. Il est, de nos jours très difficile de se vautrer dans le socialisme municipal et la République indivisible.

Les priorités du gouvernement semblent être d’investir dans le développement des secteurs stratégiques d’avenir. Mais la conversion numérique, écologique et énergétique de l’industrie, l’économie sociale et solidaire n’a pas eu le succès attendu par feu le ministère du redressement productif.

Voilà un constat dont peuvent s’emparer les extrémistes mais aussi les prosélytes de l’Islam intégriste. Ces derniers ne s’en privent pas, car ils ont obtenu quelques succès aux municipales de 2014, parfois jusqu’à 10%. Ils font de la jeunesse en déshérence une cible privilégiée. L’Islam intégriste devient l’élément de cohésion sociale que la république ne sait pas offrir.

Pas étonnant dans ces conditions que les Maires de tous bords s’opposent à la construction de logements sociaux dans leurs communes. Ils ne veulent pas être l’origine d’une crise sécuritaire et identitaire. Pas étonnant certes, mais il n’est pas possible de cacher l’ampleur de la misère aux abords de nos villes. Le chômage y atteint parfois jusqu’à 40% de la population active.

Ce n’est pas la croissance qui profitera aux victimes de l’immobilisme de nos gouvernants. La formation et les compétences ne sont pas aux rendez-vous. Point de hardiesse et surtout pas d’exagération non plus que de courage ; cela revient à accepter de gérer une nouvelle crise dans la crise, lorsque que privée d’existence sociale les oubliés et méprisés  du système, sauront se prévaloir de leur droits fondamentaux. La révolte sera alors « le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». 

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