4e de couverture : Le noir aux joues

C’est l’histoire d’une affaire fabriquée dans une brasserie de Montmartre par trois individus qui ont en commun le goût de l’argent et de l’aventure.

Ils se sont rencontrés lors d’un séjour en Afrique, il y a quelques années.

Un poignard à lame courbe va mettre un terme à leur entreprise.

Une enquête hors du temps, de l’espace et du rationnel, où se dévoilent les vertus d’une potion magique, d’un poignard mythique et du rasoir d’Ockham.

Un institut parisien spécialisé dans l’étude des phénomènes paranormaux et une étrange dame au regard un peu triste assistent les enquêteurs.

Le noir aux joues – extrait

C’est à Paris seulement que l’on peut trouver ce genre d’endroit totalement invraisemblable. C’est un coquet bout de rue qui a décidé un jour de se payer un coin d’amour, un coin de bonheur. En face, la Cité Pilleux, ancienne rue ouvrière, elle a gardé les ateliers du rez-de- chaussée et les habitations à l’étage. Toutes deux vivent une saine émulation encouragée un jour, par le trait de crayon d’un fonctionnaire du cadastre. Il a coupé en deux l’avenue parce qu’une loi de 1859 rattache au 17e, la Commune des Batignolles-Monceau et une partie seulement du quartier des Epinettes. On imagine d’âpres négociations entre édiles afin de récupérer ce bout de territoire. Quoiqu’il en soit à l’Est, c’est le 18e arrondissement, à l’Ouest le 17e. Au Pana- ma par la magie d’un canal on change d’Amérique.

A Panam, c’est en traversant l’avenue que l’on change d’arrondissement, de statut social et la face du monde aussi ! Ces deux bouts de rues, « rive gauche, rive droite » se li- vrent une concurrence féroce dans l’originalité, la qualité de vie, la protection de leur environnement.

Ils ont érigé des murailles pour éviter les jets de fleurs ou d’anathèmes dont ils sont sauvagement armés, mais surtout pour se protéger de l’agression de la vie parisienne. Il faut montrer patte blanche numérique avant que ne s’ouvrent de hautes grilles en fer forgé.

Devant ces portes du temps, il faut s’arrêter et se laisser envelopper par des effluves à l’odeur de pain frais qui se dégagent d’une petite boutique : une boulangerie française. On n’a pas prévu le béret, mais le pain que l’on y fabrique de la main experte d’un artisan de génie, est la preuve incontestable de l’existence de Dieu. S’il n’est pas mort d’avoir contempler son œuvre, Dieu doit fréquenter la boutique du Boulanger.

C’est dans le quartier le premier endroit où l’on cause. L’artiste accueille ses clients, souvent ses amis, avec l’amabilité d’un homme qui sait que son activité nourrit également le lien social. Dans son atelier « Aux Pains garnis », tout y est fait maison. Il a même obtenu un prix de la meilleure baguette de tradition. Son petit bonheur à lui, c’est de rencontrer ceux qui se sont laissés pénétrer par ses parfums subtils ! Il a fait son Tour de France et même d’Europe car on le trouve à Cologne, à Toulouse, à Strasbourg, à Nantes ou à Lyon ; enfin partout ou des artisans inspirés ont accueilli un ouvrier pour que se perpétue la tradition du Pain.